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Un pow-wow pour tous

 
   
Sylviane Duval

Prières autochtones, mots de bienvenue de la part de la Faculté de médecine et de l’Université, discours de la communauté autochtone, spectacles traditionnels (gigueurs métis, chanteurs de gorge inuits, danseurs des Premières Nations, batteurs de tambours), suivis de délicieux mets autochtones : voilà comment s’est déroulé, en présence d’une centaine d’invités, le pow-wow 2007 du programme de premier cycle en médecine pour les autochtones, le 29 août dernier.

Le programme est ambitieux. Son premier objectif est de diplômer 120 médecins autochtones d’ici 2020 pour contrer les statistiques alarmantes provenant des communautés autochtones : l’espérance de vie de 5 à 7 ans inférieure à la moyenne nationale; la présence de la tuberculose, maladie du tiers monde; les fléaux de la toxicomanie et du suicide ainsi que la prépondérance de la pauvreté.

Selon Stanley Vollant, directeur du programme et lui-même innu du Québec, un nombre accru de médecins autochtones pourraient servir leurs communautés à la fois à titre professionnel et comme modèles pour stimuler les jeunes à entreprendre à leur tour des études en ce domaine. En ce qui concerne le pow-wow, cependant, sa vision est plus modeste. « Aujourd’hui, dit-il, on établit un pont entre les peuples autochtones et non autochtones. C’est le moment de célébrer et de créer des liens. »

Le recteur Gilles Patry a également confirmé la volonté ferme de l’Université d’encourager un plus grand nombre d’autochtones à s’engager dans la voie des études universitaires.

À la question « pourquoi ce programme et ce pow-wow ? », le doyen de la Faculté, le Dr Jacques Bradwejn, répond qu’il existe trois bonnes raisons : améliorer le système médical avec lequel les autochtones font affaire; enrichir chaque philosophie médicale des valeurs de l’autre; et embrasser les traditions autochtones pour devenir la faculté de médecine canadienne hors pair.

D’après Dale LeClair, directeur général du Ralliement national des Métis, l’Université fait des efforts majeurs en ce domaine et devrait se féliciter. « Aujourd’hui, ajoute-il, nous allons vous montrer notre culture et vous convaincre qu’il y a une valeur réelle à nous connaître comme peuple. »

Et qu’en disent les étudiants? James Makokis, étudiant cri de 2e année, explique : « Comme mes collègues vont nous rencontrer en grand nombre dans le système médical, je les encourage à profiter de telles occasions pour nous connaître, pour demeurer ouverts à d’autres façons de guérir. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. »