Marie-Lise Blain, chef, Centre d’aide à la rédaction des travaux universitaires (CARTU)
Qu’est-ce qui vous inspire le plus dans votre travail?
C’est de travailler avec les étudiants et de participer à leur apprentissage. De voir la différence qu’on peut faire au CARTU dans le cheminement scolaire des étudiants et étudiantes est très gratifiant. Qu’on pense à un étudiant de première année qui a de la difficulté à écrire de façon cohérente ou qui a oublié toutes les règles de grammaire qu’il n’a jamais vraiment voulu apprendre, ou bien à une étudiante qui panique parce qu’elle doit concevoir son plan de thèse de maîtrise : il n’y a rien de mieux que de les voir acquérir autonomie et compétence dans leur processus de rédaction, grâce à ce qu’ils ont appris chez nous.
Ce qui m’inspire aussi, c’est le pouvoir des mots, qu’on lise un travail universitaire, qu’on écoute un discours politique… ou qu’on ait une discussion enflammée avec un collègue sur les connotations et dénotations d’un mot!
Si vous en aviez le pouvoir, que changeriez-vous dans le monde d’aujourd’hui?
Dans un monde idéal, il n’y aurait plus aucune forme d’abus, que ce soit l’abus de pouvoir politique, l’abus entre adultes, envers les enfants et les personnes âgées, ou envers les animaux. Il n’y aurait plus de haine non plus. La violence et le besoin de contrôle sous toutes ses formes seraient éliminés, et l’abus et la haine remplacées par la compassion et la tolérance. C’est fascinant ce qu’on peut découvrir quand on regarde les gens et les situations avec des lunettes teintées de compassion et de tolérance. Mais ce n’est pas toujours facile!
Quelles cinq personnes (vivantes ou décédées) aimeriez-vous inviter à souper?
La première personne que j’inviterais est maman, qui est décédée, parce que je voudrais bien lui dire merci, et parce que c’est elle qui m’a appris ce qu’est l’amour inconditionnel d’une mère. J’aimerais beaucoup aussi que le Dalai Lama réponde à mon invitation : qu’il vienne m’expliquer un monde où règnent la compassion et la bonté; il le fait si bien. Je crois que Ghandi serait en bonne compagnie au souper, avec Martin Luther King : eux parlerait d’un monde où chacun, même le plus petit, a sa place, et où le courage peut faire bouger les montagnes. Pour le cinquième invité, il faudrait tirer à la courte paille entre Victor Hugo, Chateaubriand et Marcel Proust. Ce dernier m’enseignerait comment faire de belles longues phrases.
Quel est le secret le mieux gardé de votre faculté, département ou service?
Le secret le mieux gardé de mon service, le Centre d’aide à la rédaction des travaux universitaires, est son existence! Bien qu’à l’heure actuelle on reçoive plus de deux mille visites étudiantes de septembre à avril, il ne se passe pas une semaine sans que quelqu’un, professeur, étudiant ou administrateur, nous dise que le CARTU lui est inconnu. Ce qui fait aussi partie de notre secret, c’est le genre de travail qu’on fait. Pas de révision ou de correction, mais de l’appui à l’apprentissage de la rédaction ainsi qu’au développement de la pensée critique et des habiletés langagières des étudiants.
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