Jocelyne Morin
Saviez-vous que l’Université gère un Programme des officiers militaires?
En effet, dans le cadre d’une collaboration avec le ministère de la Défense nationale, l’Université d’Ottawa accueille chaque année environ dix officiers militaires sans diplôme universitaire. Vu leur cheminement professionnel, la plupart de ces derniers s’inscrivent au programme régulier de baccalauréat avec concentration en science politique de la Faculté des sciences sociales.
« Pour s’assurer que les candidats pourront obtenir leur baccalauréat en 12 mois, on accepte ceux qui ont déjà l’équivalent d’au moins 12 cours universitaires », explique Stéphane Drouin, conseiller aux études et coordonnateur du Programme.
La possibilité d’obtenir le diplôme, toutefois, ne garantit rien; il revient à ces officiers de réussir lescours qui leur ont été assignés. Ce qui n’est pas une mince affaire lorsqu’on a passé 20 ans dans un organisme militaire à travailler, à s’entraîner et à exécuter des missions.
« Ce n’est pas facile de retomber dans les livres et de complètement changer sa routine », explique le Major Robin Boivin, étudiant depuis septembre. « Mais je ne peux pas me permettre de perdre mon temps, j’ai un an pour faire le Programme. Je mets l’effort parce que j’ai choisi de venir le faire et je veux bien réussir. »
La myriade de mentions, de prix et de diplômes que ces officiers-étudiants obtiennent à la collation des grades témoigne qu’ils ne visent pas que la réussite, ils visent l’excellence. Et pour l’atteindre, en plus de mettre l’effort individuel, ils s’entraident et s’encouragent les uns les autres.
« Ces militaires sont vraiment dévoués », précise M. Drouin. « Quand ils viennent étudier, ils donnent tout ce qu’ils ont; ils sont sérieux et réussissent très bien. Ils font vraiment honneur à la Faculté et aux Forces. »
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Bien que les militaires passent incognito au départ – car ils ne portent pas l’uniforme sauf le jour du Souvenir –, ils deviennent rapidement source de motivation et d’inspiration par leur participation élevée et le partage, en toute modestie, de leur expérience appréciable.
« À notre âge on n’a pas peur du ridicule », poursuit le Major Boivin. « En participant, je peux approfondir certains points, ce qui me permet d’en apprendre beaucoup plus et de mieux comprendre. Aussi, en tant que militaires, nous avons un certain vécu, et je pense que nos interventions sont profitables aux autres. »
Leur participation au Programme est profitable non seulement aux professeurs et aux étudiants, mais aussi à leur employeur, aux autres militaires à qui ils font découvrir le Programme... et aux enfants.
« Mes études ont même un effet positif sur mes enfants », ajoute le Major Boivin. « Quand ils me voient étudier ou faire de la recherche pour un projet, ils enregistrent ça. La prochaine fois qu’on leur demande d’aller faire leurs devoirs, ils chignent moins. Il se produit un effet d’entraînement. Ils se disent : “Si papa fait ses devoirs, moi aussi je devrais faire les miens”. »