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On fouille dans les poubelles pour cultiver le respect de l’environnement

Laura Eggertson

Quand Jonathan Rausseo entreprend une tâche, il s’y donne tout entier. C’est pourquoi si vous cherchez le coordonnateur du développement durable de l’Université d’ici quelques semaines, vous le trouverez probablement la tête dans une poubelle.

Non, ce n’est pas parce qu’il s’est attiré les foudres d’un groupe favorable au développement. C’est que, au terme de cette première année en poste, il passe les ordures au peigne fin pour savoir combien de déchets recyclables les étudiantes et étudiants et le personnel mettent au rebut.

Il ne sera pas le seul, puisqu’un groupe enthousiaste de bénévoles étudiants ont enfilé des gants de caoutchouc pour l’aider à sonder les ordures.

« Les gens adorent fouiller les ordures… pour une raison que je ne saurais expliquer », dit-il, tout sourire.

M. Rausseo cherche à savoir pourquoi les gens mettent au rebut des matériaux recyclables. Il estime que la moitié de ce qui est jeté dans les poubelles du campus pourrait être recyclé. Son objectif est de faire en sorte que l’Université recycle 80 p. 100 de ses déchets.

Ce qui l’ennuie le plus, c’est que les gens savent que les contenants de métal et de plastique, ces articles qui encombrent les corbeilles des bureaux, devraient aller dans les bacs bleus. Il reconnaît qu’une partie du problème a trait au fait que les gens ne savent pas que plusieurs édifices sur le campus disposent d’importants centres de recyclage comprenant des conteneurs pour le plastique, le métal et les piles.

Le défi de l’Université, dit-il, est de modifier la culture du campus pour que le recyclage devienne un réflexe, parmi la population étudiante comme parmi le personnel. Victor Simon, vice-recteur aux ressources, est du même avis : cette attitude est le problème le plus difficile à résoudre.

« Le plus important pour nous tous, c’est de sensibiliser notre personnel et nos étudiants », dit M. Simon.

Jonathan Rausseo veut amorcer sa campagne en augmentant le nombre de bacs bleus. Il compte encourager chaque département à acheter de plus petites poubelles et de plus grands bacs de recyclage, de sorte que les gens ne remplissent pas leurs corbeilles de matériaux recyclables.

Les gens obéissent à des motifs pratiques, dit-il. « Si vous facilitez le recyclage, ils vont s’y mettre. » 

Il prévoit en outre une campagne de sensibilisation générale, à l’aide de panneaux et de vérifications très publiques, comme celle qu’il a faite à la cafétéria pendant le dîner des étudiants, pour leur montrer la quantité de polystyrène et d’autres matériaux non recyclables qu’ils utilisent.

Bien des membres du personnel, qui sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales, sont attentifs au recyclage et cherchent activement toutes les occasions de réduire le gaspillage et la consommation d’énergie. Les étudiantes et les étudiants sont d’ailleurs favorables au projet. Beaucoup déplorent que l’Université ne recycle pas ou ne composte pas davantage. « Ils le font à la maison et ils y sont habitués, alors ils sont frustrés », explique M. Rausseo.

D’ailleurs, à la résidence Brooks, un programme de compostage vient d’être lancé. M. Rausseo espère qu’il prendra de l’ampleur et qu’ainsi, 15 à 20 p. 100 des déchets produits à l’Université seront détournés des décharges. Il aimerait en outre trouver des façons de recycler le mobilier et les vêtements qui remplissent les bennes à rebut en fin d’année, au départ de la population étudiante. Pour ce faire, il devra résoudre des difficultés comme la question de la responsabilité qui incombe à l’Université et l’empêche de donner du mobilier quand elle rénove les résidences.

Idéalement, Jonathan Rausseo souhaite que l’Université adopte un programme d’élimination totale des rebuts et que tout ce qui n’est pas recyclable soit réutilisé.

Victor Simon croit que son énergie et sa détermination peuvent influencer considérablement les 6800 membres du personnel et, en particulier, les 34 000 étudiantes et étudiants du campus. Quand « M. Durable » sera parvenu à ses fins, « 34 000 citoyens de plus seront sensibles au développement durable et à l’environnement », conclut M. Simon.

Pour toutes questions au sujet du programme de recyclage de l'Université, veuillez contacter Jonathan Rausseo : jrausseo@uOttawa.ca.

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