Daniel Morin
Ressentez-vous plus de fatigue ces jours-ci ou manquez-vous d’énergie? Avez-vous plus de difficulté à vous concentrer? Avez-vous avez le goût de manger des sucreries et des féculents et avez-vous pris du poids? Vous sentez-vous plus irritable ou êtes-vous en proie à des sentiments d’angoisse ou de désespoir?
Si vous avez répondu « oui », il y a des chances que vous souffriez de trouble affectif saisonnier (TAS), explique Mme Renée Ouimet, directrice de la Division de l’éducation et de la mobilisation communautaire à l’Association canadienne pour la santé mentale,
section Ottawa.
De quoi s’agit-il au juste? Le TAS (ou dépression saisonnière) « représente en fait une sorte de dépression qui dépend du temps et de la saison », précise un guide publié par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CTSM). « Les symptômes apparaissent habituellement durant l’automne et l’hiver, et la personne touchée se sent mieux au printemps et à l’été. »
Lors d’un atelier qu’elle a animé à ce sujet sur le campus, Mme Ouimet a souligné que 2 à 3 p. 100 de la population est encline à souffrir de TAS. Cette affection, qui touche plus souvent les femmes que les hommes, serait plus répandue dans les pays du nord où les jours sont plus courts durant l’hiver, selon certaines études récentes. On dit même que jusqu’à 15 p. 100 de la population peut être touchée par « la déprime hivernale ».
Comme la pénurie de clarté semble jouer un rôle dans le TAS, l’une des solutions est donc de profiter le plus possible de la lumière. L’un des traitements les plus efficaces, c’est la « luminothérapie » qui consiste à s’exposer une demi-heure chaque jour à une lumière spéciale. Cette technique peut soulager 65 p. 100 des personnes ayant un trouble affectif saisonnier, précise le guide du CTSM.
Mais il y a aussi d’autres moyens simples de composer avec le TAS, souligne Mme Ouimet. Elle recommande ainsi de s’installer près d’une fenêtre pour vaquer à diverses activités; de pratiquer la marche ou d’autres activités physiques dehors; et de surveiller ses habitudes alimentaires et son sommeil. « Les gens qui peuvent se le permettre devraient aussi prendre des vacances dans le sud! » lance-t-elle.
Et si la sévérité des symptômes augmente, il ne faut pas craindre de faire appel à des professionnels qui pourront au besoin prescrire des médicaments et d’autres traitements. De rappeler Mme Ouimet : « les maladies mentales sont des maladies comme les autres », et c’est un mythe de croire qu’elles sont liées de quelque façon à une faiblesse de caractère.
Liens connexes :
L'Association canadienne pour la santé mentale
Centre de toxicomanie et de santé mentale
SIGNES ET SYMPTOMES DE DEPRESSION
En général
Humeur dépressive ou tristesse
Irritabilité
Changement de poids et modifications de l’appétit
Culpabilité, désespoir ou sentiment d’inutilité
Perte de concentration ou de mémoire, ou incapacité de prendre des décisions
Fatigue ou baisse d’énergie
Perte d'intérêt sexuel et pour les activités appréciées auparavant
Perturbations du sommeil
Agitation ou diminution du niveau d’activité
Maux et douleurs physiques sans cause médicale
Pensées suicidaires ou morbides
Au travail
Difficulté à prendre des décisions
Baisse du rendement
Irritabilité ou hostilité
Repli sur soi ou dépendance excessive envers les autres
Élocution lente, fatigue extrême
Visage sans expression
Incapacité de se concentrer
Erreurs, accidents de travail
Retard, absentéisme
Manque d'enthousiasme
Manque d’estime de soi
COMMENT AIDER UNE PERSONNE SOUFFRANT DE DÉPRESSION
Pratiquez l’écoute active et appuyez la personne
Faites-lui comprendre que c’est correct de parler de ses émotions et de ses pensées
Faites-lui sentir que vous vous inquiétez pour elle
Demandez-lui comment vous pouvez l’aider
Offrez-lui de communiquer avec son médecin de famille ou un professionnel de la santé mentale si elle a de la difficulté à le faire
Essayez de l'encourager à faire des petits pas vers son rétablissement
Renseignez-vous sur les groupes de soutien locaux et accompagnez-la à sa première rencontre
Essayez d'être patient et de ne pas porter de jugement
Remettez en question vos propres idées fausses
Prenez le temps de vous renseigner sur la santé mentale et la maladie mentale
Essayez de ne pas vous sentir coupable ou responsable de sa dépression
Prenez soin de vous-même
N’agissez pas seul(e)
Comment aider un(e) collègue qui montre des signes de dépression
Gardez les rapports aussi naturels que possible
Respectez la personne et montrez-lui qu’elle est digne de l’estime de ses collègues
Réconfortez-la, offrez-lui votre aide
N’essayez pas de diagnostiquer le problème
Encouragez la personne à demander de l’aide ou à poursuivre son traitement
Prenez la chose au sérieux si la personne parle de suicide