Dans l'actualitéDANS L'ACTUALITÉ

Une université bien enracinée

Michel Prévost, archiviste en chef

  Le modeste Collège de Bytown dans la Côte-de-Sable en 1856.
  Le modeste Collège de Bytown dans la Côte-de-Sable en 1856.
Peu d’établissements au Canada et encore moins à Ottawa occupent le même site depuis 150 ans. C’est pourtant le cas pour l’Université d’Ottawa qui a quitté la Basse-Ville pour venir s’établir dans la Côte-de-Sable en 1856. L’Université canadienne soulignera d’ailleurs l’événement, le 17 septembre prochain, dans le cadre des Retrouvailles 2006, en invitant les résidants du quartier à venir célébrer cet anniversaire dans le parc devant le pavillon Tabaret.

Fondé en 1848 par Mgr J.-B. Guigues, premier évêque catholique de la ville, le Collège de Bytown loge d’abord dans un modeste bâtiment sur la rue Guigues, puis à partir de 1852, dans un bel édifice de pierre sur la promenade Sussex. Ce bâtiment existe toujours en face du Musée des beaux-arts du Canada.

Bien que le deuxième édifice soit plus imposant que le premier, il est rapidement trop petit et il faut trouver un nouvel emplacement pour le Collège.

Mgr Guigues choisit les trois lots donnés quelques années plus tôt par le notaire Louis-Théodore Besserer. Sans nier la générosité de Besserer, on peut penser que c’est aussi pour rendre ses lots plus attrayants qu’il en donne aux communautés religieuses. Ce n’est toutefois qu’après sa mort que la Côte-de-Sable deviendra le quartier de l’élite de la nouvelle capitale.    

Quoi qu’il en soit, le Collège de Bytown vient s’établir presque à la campagne… sur les  terrains situés sur la rue Wilbrod, aujourd’hui Séraphin-Marion. Ce bâtiment, agrandi à plusieurs reprises et incendié en 1903, se trouvait sur le site du stationnement actuel en face de Tabaret.

Certes, il était impensable en 1856 de prévoir que l’année suivante la reine Victoria changerait le cours de l’histoire en choisissant Ottawa comme capitale du Canada. Par surcroît, qui aurait pu croire que la Côte-de-Sable accueillait alors un collège qui deviendrait 150 ans plus tard l’une des plus importantes universités canadiennes.