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Pour ne pas y perdre son latin en chimie organique

Tim Lougheed

Le Prix d’excellence en éducation de l’Université souligne le mérite exceptionnel de professeurs qui se distinguent par un enseignement de qualité doublé d’un solide programme de recherche. Un portrait de chacun des sept récipiendaires paraîtra dans la Gazette au cours des prochains mois.

  William Ogilvie
   
En tant que spécialiste des complexités de la chimie organique, William Ogilvie pourrait être le pire cauchemar d’un étudiant en sciences.

« Si vous vouliez vraiment embêter les étudiants, vous pourriez dessiner une structure chimique puis tous simplement la tourner à l’envers », dit-il, en décrivant une simple méthode à laquelle un enseignant pourrait avoir recours par hasard en salle de classe. « La structure serait inchangée mais [aux yeux des observateurs] elle serait complètement différente. »

C’est ainsi que les étudiants y perdent souvent leur latin dans un domaine notoire du programme de chimie. Heureusement que M. Ogilvie, professeur associé au Département de chimie, travaille d’arrache-pied pour s’assurer que ses étudiants n’aient pas à vivre de tels maux de tête.

« On peut aplanir bien des difficultés grâce à une approche systématique », dit M. Ogilvie. « J’essaye de donner aux étudiants les outils qui leur permettent de reconnaître les modèles. »

Le fait qu’il soit ainsi sensibilisé à la manière par laquelle les gens peuvent saisir les principes de la chimie lui a valu l’un des Prix d’excellence en éducation décernés cette année.

M. Ogilvie est l’une des figures de proue du programme de sciences biopharmaceutiques (PSB), qui gagne toujours en popularité. Dans ce rôle, il a participé à la conception de nouveaux cours, au réaménagement des laboratoires et à la révision des cahiers de travaux pratiques.

Les étudiants aiment la nature non limitative du PSB qui leur permet d’approfondir une gamme de sujets avant de se spécialiser. « Vu le succès du programme, les classes sont de plus en plus grandes », précise-t-il.

En premier lieu, il est impératif de démontrer l’importance de ce travail pour la société en général, d’ajouter M. Ogilvie.

« On ne parle pas souvent des chimistes », fait-il remarquer, en soulignant que ce silence ne rend pas justice à l’apport crucial des progrès en chimie à la qualité de la vie. « On a l’impression que  les médecins découvrent tous les médicaments mais, en réalité, ce sont les chimistes qui les créent et qui les mettent au point. Les médecins ne font que trouver des moyens de les utiliser. »

C’est pour cette raison que M. Ogilvie estime qu’il est vital de bien faire comprendre aux étudiants l’importance de sa science. « Au bout du compte, dit-il, notre rôle, c’est de former la relève. »