Daniel Morin
Cet étudiant en première année de criminologie à l’Université d’Ottawa était en effet, à 18 ans, le plus jeune membre de l’équipe nationale canadienne de hockey sur luge qui a remporté la médaille d’or aux Jeux paralympiques de Turin, le 19 mars dernier, en défaisant la Norvège 3-0.
S’il affirme que les Canadiens ne « savaient pas trop à quoi s’attendre »avant de rencontrer leurs adversaires à Turin, M. Dorion avait néanmoins prédit dans une entrevue accordée au journal étudiant La Rotonde avant son départ que l’équipe rapporterait l’or. Parole tenue!
Loin d’être jaloux du succès remporté par ses congénères, le directeur général de l’équipe masculine de Hockey Canada aux Olympiques, Wayne Gretzky a même communiqué avec l’équipe juste avant le match final pour transmettre ses encouragements.
Marc Dorion affirme d’emblée qu’il a vécu « une expérience dont je vais me rappeler pour le restant de mes jours », particulièrement la réaction de ses parents et de sa grand-mère qui étaient dans les gradins pour assister à son triomphe. Le jeune ailier droit, qui a terminé le tournoi avec deux passes à sa fiche, n’a pas cessé de porter son jersey et sa médaille au cou pendant une semaine après son retour de Turin.
Atteint du spina-bifida depuis la naissance, l’athlète franco-ontarien originaire de Bourget n’a aucune sensation dans les jambes et doit donc se déplacer la plupart du temps en fauteuil roulant. C’est depuis l’âge de quatre ans qu’il pratique le hockey sur luge, un sport qui le passionne en raison de la rapidité d’exécution et des efforts physiques qu’il exige. Il a joint les rangs de l’équipe canadienne il y a trois ans, ce qui lui a permis, dit-il, « de former bien des amitiés ».
Présenté pour la première fois à Lillehammer en 1994, le hockey sur luge est maintenant le sport le plus populaire des Jeux paralympiques. M. Dorion se dit par ailleurs heureux de constater que les médias ont plus souvent parlé des Paralympiques cette année que par le passé. « Notre but, c’était de sortir de l’ombre. »
Que lui réserve l’avenir? L’étudiant se prépare maintenant pour ses examens finaux et il se rendra ensuite au camp de l’équipe nationale en mai. Il faut maintenir l’entraînement 12 mois par année, rappelle-t-il, car la compétition est vive pour une place et les succès passés d’un joueur ne lui garantissent pas nécessairement un poste de l’alignement. Prochain défi à l’horizon : les championnats mondiaux qui auront lieu dans deux ans.