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Où se situe le handicap?

Ryan Klomp
Pour Ryan Klomp, c’est souvent l’environnement plutôt que la persone qui a un handicap... comme un escalier abrupt dans un édifice.
Quand on examine un édifice dans lequel on ne peut entrer qu’en gravissant un escalier abrupt, on s’aperçoit facilement qu’il n’est pas accessible aux personnes ayant un handicap.

Ryan Klomp, coordonnateur et spécialiste en technologies de l’apprentissage du Service d’appui au succès scolaire, pousse la réflexion un peu plus loin. Il voit l’édifice lui-même comme ayant un handicap.

« Nous cessons de voir le handicap chez les personnes pour le voir dans l’environnement », nous dit-il.

Pour M. Klomp, ce changement modifie la façon dont nous percevons nos milieux de travail, de vie et de loisirs – y compris le monde virtuel du Web, où nous sommes de plus en plus nombreux à passer une grande partie de notre temps.

« L’accès illimité doit faire partie des procédures d’opération », déclare M. Klomp, en soulignant que cette approche a été une des marques du Web depuis son émergence, dans les années 90, comme moyen de communication universel.

La croissance spectaculaire de ce moyen de communication est due en bonne partie au Consortium W3C, une instance collégiale internationale qui étudie toutes les questions liées à l’accessibilité et à l’efficacité du réseau et qui propose des normes en conséquence.

À l’Université d’Ottawa, les questions soulevées par le W3C sont étudiées par le comité d’accessibilité Web qui est composé de représentants du Service de l’informatique et des communications, du Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage et du Service d’appui au succès scolaire.

Pour la plupart des utilisateurs du Web, les normes servent à assurer le bon fonctionnement des logiciels les plus communs, tels que les navigateurs et les traitements de texte. Mais pour quiconque a un handicap, ces questions prennent un tout autre sens, souligne M. Klomp.

Les utilisateurs aveugles, par exemple, se butent souvent aux limites des logiciels qui reconnaissent divers articles sur une page Web et les lisent à haute voix. Si une image ou un tableau n’a pas été marqué d’un texte de référence que le logiciel peut reconnaître, l’information supplémentaire ne sera pas relayée à l’utilisateur.

Le comité d’accessibilité Web a élaboré une liste détaillée de directives que toute personne désirant créer une page Web peut consulter pour éviter ces embûches.

M. Klomp souligne que cette façon de penser représente la dernière étape dans l’évolution du concept d’accessibilité depuis que les concepteurs, les législateurs et le public en général ont commencé à y réfléchir sérieusement, il y a environ 30 ans. Les universités ont toujours été à l’avant-plan de cette évolution, ce qui a conduit à une plus grande accessibilité à l’éducation postsecondaire pour les personnes aux prises avec une grande variété de handicaps.

L’Université participe présentement à un projet de recherche très important sur ce sujet, coordonné par le Réseau de recherche Adaptech du Collège Dawson de Montréal. Cette étude de trois ans examine les obstacles qui réduisent l’accès au cyber-apprentissage et tente de déterminer les meilleures pratiques pour les surmonter.

« Le plus important, conclut M. Klomp, c’est de bien délimiter vos objectifs d’apprentissage », et ces objectifs peuvent se trouver dans la conception des programmes d’enseignement, dans l’infrastructure des salles de cours ou dans la mise en page d’une page Web.

Liens connexes :

Service d’accès

W3C Web Accessibility Initiative 

L’étude du Collège Dawson sur l'accessibilité du cyber-apprentissage dans l'enseignement postsecondaire (en anglais seulement)

Web Accessibility Zone (en anglais seulement)